REVALORISATION DES ENSEIGNANTS : HALTE AU MÉPRIS !
Nous avons pris connaissance avec étonnement des propositions du ministre de l’Éducation nationale sur la partie « pacte » de la hausse des rémunérations des enseignants.
Pour gagner 10 % de plus annuellement, les enseignants du second degré devront effectuer 72 heures de tâches supplémentaires – remplacements de courte durée notamment – quand leurs collègues du premier degré devront aller faire du soutien dans les collèges.
Le ministre n’entend donc pas revaloriser le salaire des enseignants, il projette de leur affecter des missions complémentaires pour espérer une augmentation. Ce n’est pas une revalorisation, c’est une évolution de leurs missions.
Ces propositions relèvent de la pure provocation et constituent le reniement de la promesse électorale du candidat Macron d’une augmentation sans condition et pour tous les enseignants de 10 % début 2023.
Nous rappelons au gouvernement et au président de la République que le salaire moyen des enseignants français est inférieur de 10 % au salaire moyen des enseignants de l’OCDE, quand dans le même temps les enseignants travaillent 900 heures par an contre 700 heures dans les pays de l’OCDE.
Par ailleurs, un enseignant français doit travailler 36 ans en moyenne pour passer du salaire de départ au salaire le plus élevé, quand 26 seulement sont nécessaires dans les pays de l’OCDE.
Salaires peu élevés, éloignement géographique, effectifs de classes parmi les plus élevés des pays de l’OCDE, formation initiale et continue moribonde, conditions de travail dégradées : nos enseignants ont besoin d’être relégitimés et reconsidérés à travers une amélioration de leurs conditions de travail.
Nous demandons au ministre de l’Éducation nationale de revaloriser tous les enseignants sans contrepartie ni aucune mission supplémentaire. Ce n’est ni une faveur, ni une aumône : c’est l’indispensable reconnaissance de la Nation pour nos enseignants qui chaque jour, partout sur le territoire de la République, œuvre à la réussite de tous nos élèves.